Préface en prose, pour orchestre de chambre, choeur et récitant (2005 – 2007) Poème de Benjamin Fondane Force, simplicité, émotion, contraste, sont des mots qui me guident dans mon travail de composition. Le questionnement sur notre monde actuel est une chose qui me passionne. En 2004, je me suis mis en recherche de textes sur des faits marquants du XX° siècle, et encore d’actualité. J’ai découvert la poésie de Benjamin Fondane. Dès la première phrase, j’ai été fasciné par son écriture, par la beauté et la simplicité des mots, par la force et l’universalité de ses images. Je suis frappé par sa pensée, une forme particulière de révolte et de réflexion sur le mal, une philosophie de « l’irrésignation ». Ce texte pousse à réfléchir sur l’Homme, sur ce que sera ou ne sera pas le XXIème siècle. Cette œuvre musicale est devenue pour moi une réflexion personnelle et un travail sur la mémoire des évènements passés mais aussi une façon de garder un regard actif sur le présent. Musicalement, l’œuvre est construite en quatre périodes. La première est basée sur les bruits de la terre (frottements d’archets, souffle, chuchoté du chœur). Dans la seconde et la troisième, phrases mélodiques, rythmes, timbres s’amplifient et s’entrechoquent jusqu’au chaos. La dernière période, avec ses longues tenues sonores et la parole prise par le récitant, tend vers l’infini : c’est le souvenir et la mémoire de notre vie. Presse Zibeline Nouvelle Star – spectacle vu par Zibeline La Provence L’ode à la mémoire, de Lionel Ginoux
Création marseillaise réussie pour Préface en prose, œuvre du jeune compositeur Lionel Ginoux à la Minoterie.
La musique dite savante n’est pas toujours vieille d’un ou deux siècles. Elle se compose encore de nos jours, et est même jouée en concert… Certes on n’écrit plus comme Mozart et pourtant les acteurs de ce renouveau artistique ont aussi du talent, et ont besoin d’être reconnus comme musiciens d’aujourd’hui, tout autant « actuels » que ceux des autres musiques… Lionel Ginoux fait partie de ces artistes talentueux et la création marseillaise de Préface en Prose pour chœur mixte, orchestre de chambre et récitant ne nous fera pas mentir. L’ensemble C Barré ? , le chœur Pyramidion et le jeune et dynamique chef Sébastien Boin, tous les protagonistes ont mis leurs qualités au service d’une musique riche et construite. Sur des textes émouvants du poète juif roumain déporté Benjamin Fondane, relayés avec finesse par le récitant Sacha Saille, l’espace se construit puis se déconstruit. Le traitement orchestral et vocal (les cordes de la harpe frottées parfois à la brosse, le bruit du souffle dans les bois ou encore le frottement du papier journal) donne une dimension chatoyante aux alliages de timbres confondants. La maturité de l’écriture est largement perceptible, dans l’unité et le sens de l’œuvre, la matière et l’émotion. Un opus salué avec ferveur par un auditoire conquis dans une salle bondée. (…)
Frédéric Isoletta
Trois ans qu’il travaille dessus. Sa première composition musicale d’envergure. 40 minutes – sa durée –, cela peut sembler modeste. Mais, pour un jeune auteur de musique contemporaine, c’est une étape importante.
A 31 ans, Lionel Ginoux signe avec Préface en prose une œuvre intense, complexe et exigeante. Suite à une fructueuse résidence d’une semaine, sa partition a vu le jour fin août à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon. Un moment fort pour le jeune homme et la trentaine d’artistes associés au projet : l’Ensemble C Barré ? que dirige, à Marseille, son complice de longue date, Sébastien Boin, et le Chœur de chambre Pyramidion, amené depuis Grasse par Pascal Denoyer. Il s’agit d’un bel hommage à Benjamin Fondane, grand écrivain roumain déporté puis assassiné à Auschwitz en 1944. D’après son texte éponyme, Lionel Ginoux offre une musique faite d’instants intimes et minutieux et de larges envolées lyriques. Voix et instruments se répondent avec une virtuosité qui force l’admiration, soutenus par le souffle du récitant, Sacha Saille.
Cette pièce fait, ce soir, l’ouverture de la nouvelle saison du théâtre de la Minoterie. Comme à la Chartreuse, elle sera précédée par la cantate Gegen den Krieg, composée en 1936 par Hanns Eisler sur un texte de Brecht. On l’aura aisément compris, un programme sous le signe de la mémoire et de l’engagement.
Patrick Merle
1 flûte (dont piccolo) durée 40′ création 30 aôut 2009, Ensemble C.Barré, choeur Pyramidion, S. Saille, dir. S. Boin & P. Denoyer commande de l’Ensemble C.Barré Enregistrement : Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon (Centre national des écritures du spectacle), Salle du Tinel (29 août 2009), Camille Giuglaris (ingénieur du son) Première Reprise
1 clarinette sib
1 clarinette basse
1 saxophone (soprano et ténor)
1 basson
1 cor en fa
1 trompette sib
1 trombone ténor
percussion
harpe
piano
choeur (SSS-AAA-TTT-BBB)
récitant
1 violon I
1 violon II
1 alto
1 violoncelle
1 contrebasse
30 aôut 2009, Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon
Ensemble C.Barré, chœur Pyramidion,
récitant, Sacha Saille
direction Sébastien Boin & Pascal Denoyer
2 octobre 2009, Théâtre de la Minoterie-Joliette (Marseille)
Ensemble C.Barré, chœur Pyramidion,
récitant, Sacha Saille
direction Sébastien Boin & Pascal Denoyer