Symphonie n°1 Dualités

La symphonie N°1 est une symphonie en un mouvement de 40 minutes. Un grand mouvement où les différentes idées musicales s’enchainent. Le nom est classique, la forme ne l’est pas. La structure s’est révélée au fur et à mesure de l’écriture. Pas de schéma pré-établi, mais plutôt l’idée de m’inspirer d’une  chorégraphie de Sidi Larbi Cherkaoui « In Mémoriam ». J’ai puisé mon inspiration musicale dans le mouvement des corps et dans l’espace scénique de ce ballet. J’avais pour idée de penser une musique du corps et non une musique de l’intellect. Partir du mouvement de la danse, avec l’intention de  trouver une autre respiration et une autre énergie dans ma musique. C’est aussi enrichir la musique de la dimension visuelle et du mouvement des corps.

Dans « In Mémoriam », la notion de magnétisme est une notion forte. Les danseurs s’attirent, se repoussent, certaines fois sans se toucher… Les mouvements peuvent être sensuel… ils peuvent être violent aussi. Le fil rouge de la partition est une réflexion sur la manipulation. Sans contact physique, une personne peut agir sur nous, sans vraiment que l’on puisse s’en rendre compte. Une manipulation par des attitudes, par des mots…  Dans l’écriture orchestrale, la notion de magnétisme et de manipulation est présente et ressurgit sous la forme de solo. Dans cette symphonie tout élément musical est individualité, et c’est l’individu qui influence la masse orchestrale.


La 1ere symphonie de Lionel Ginoux marque les esprits lors de sa création à l’Opéra Grand Avignon (Jacques Freschel)

Presse
 

Corps accords symphoniques !

La pièce s’achève dans une atmosphère à la fois sobre, douce et douloureuse : un tissu de cordes conduit par les alti qui s’oublie dans un ultime accord, espèce de réminiscence « picarde », néo baroque, en queue de symphonie moderne ! La Première Symphonie dite « Dualités » de Lionel Ginoux vient d’être créée à l’Opéra Grand Avignon : on est le 15 janvier 2016. Et l’œuvre est à la fois pointue et attrayante : fourmillante, contemporaine quant à son langage, mais tout à fait accessible aux oreilles du commun des mélomanes. Le tout nouvel opus, comme le précise son auteur, oscille « entre tradition et modernité »… et c’est somptueux !

Conçue en périodes qui s’emboîtent dans un vaste et unique mouvement, la musique émerge, de pupitre en pupitre dans l’espace orchestral, au fil d’un long thème continu, mâtiné de trames harmoniques, textures jouant de la dissonance et de la consonance, de clusters étirés, pulsations animées, de motifs obsédants, voire sarcastiques, de solos percussifs, et passe habilement d’une tension sonore en climax lumineux à des sonorités suaves distillées à la frontière du silence…

Lionel Ginoux explique qu’il a puisé son inspiration dans les mouvements du ballet  In Memoriam de Sidi Larbi Cherkaoui , créé pour les Ballets de Monte-Carlo sur des polyphonies corses (A Filetta). De fait, on imagine, tout au long d’une écoute attentive, les jeux des corps qui s’attirent et se frôlent , les arabesques, oscillations et tournoiements de robes en fleurs printanières… ou, dans la coda, lorsque les danseurs se dressent sur pointes, un rituel lyrique, funèbre, hypnotique… Superbe ! Et l’on adhère pleinement aux propos du chef d’orchestre Samuel Jean, à la tête de l’Orchestre Régional Avignon Provence (commanditaire de la symphonie) qui affirme que Lionel Ginoux est « l’un des meilleurs jeunes compositeurs actuels » (vivant à Marseille et originaire de Châteaurenard). A suivre donc !

Jacques Freschel

instrumentation

2 grandes flûtes (dont un piccolo)
2 hautbois
2 clarinettes en la 
2 bassons (dont 1 contrebasson)
2 cors en fa
2 trompettes en ut
1 trombone basse 
Timbale
1 percussion
8 violons I
6 violons II
4 altos
4 violoncelles
2 contrebasses (dont 1 contrebasse 5 cordes)

détails

durée 40′

création le 15 janvier 2016, Opéra Grand Avignon, Orchestre Régional Avignon-Provence, direction Samuel Jean

commande de l’Orchestre Régional Avignon-Provence

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