Oeuvre dédiée à Jérémie Honnoré Le départ de cette pièce est ma passion pour l’alto et le désir d’écrire une pièce pour cet instrument. L’alto a donc un rôle important. Il prend une place particulière dans cette partition. Le piano vient « colorer » la voix de l’alto et augmenter son intensité dramatique. Avec isonata, j’ai voulu revenir non pas aux formes connues de la sonate classique, mais revenir au point de départ de la création de cette forme qui était : « de fournir à la musique instrumentale un équivalent musical à l’action dramatique (comme dans l’opéra ou le concerto) en donnant une définition claire du contour de cette action (point culminant facile à identifier, point de tension maximal vers lequel converge les parties…) » (Charles Rosen). Je suis parti de cette idée de contraste des matières musicales, de clarté de la forme, afin de malaxer la forme sonate « classique ». Dans isonata, musicalement mon postulat était de superposer des accords consonnants (accord trois sons main gauche, accord trois sons main droite) et d’utiliser la répétition et la résonance afin de couper les repères temporels et de travailler sur le flot musical. A partir de ces deux principes, j’ai créé la forme et la tension/détente de la partition par empilement ou soustraction de matière musicale. J’ai ensuite augmenté le titre « sonata » du « i » qui est de nos jours peut-être une lettre emblématique avec les iphone, ipad, imac… Je trouvais que cela pouvait faire sens avec la modernité. Cette lettre « i » m’a posée la question, dans ma création, de la mémoire et surtout du fait que notre connaissance est maintenant tributaire des disques durs ou autres stockages. On confie notre savoir et nos connaissances à nos machines. C’est troublant car on apprend maintenant d’avantage à chercher qu’à retenir. La mémoire et le langage ne s’anesthésient-ils pas peu à peu au profit de nos machines ? C’est un peu cela dans cette pièce. Le langage dans isonata est comme atrophié mais il garde toute sa force et sa puissance!!
1 alto durée 20′ création 18 juillet 2014, Sylvain Durantel alto, Emmanuel Christien piano // Festival Musique à la Ferme éditeur Note en bulle Editions commande du Festival Musique à la Ferme Extrait 1
Extrait 2
1 piano